Un récent décret publié au journal officiel autorise le pharmacien d’officine à prescrire certains médicaments. Et on le constate, les réactions sont plutôt nombreuses et virulentes. Car cette nouvelle activité grignote un peu plus l’activité de prescription des médicaments réservée jusqu’alors aux médecins.
Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les cabinets médicaux sont surchargés, les urgences des hôpitaux débordent et de nombreux patients habitent encore dans des déserts médicaux. Pas facile alors pour chacun de pouvoir accéder rapidement à un professionnel de santé afin d’avoir un traitement.
Pour répondre à cette problématique, les autorités de santé ont décidé d’expérimenter le pharmacien prescripteur. Oui, vous avez bien lu !
Votre pharmacien peut prescrire certains médicaments normalement disponibles uniquement sur ordonnance médicale.
Dans le cadre d’une dispensation protocolisée et selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, certains médicaments pourront désormais être délivrés directement à la pharmacie. Plus besoin de passer par la case médecin pour obtenir ces produits sur ordonnance. La liste des molécules est maintenant connue et se limite à certaines classes médicamenteuses. Et d’autre part, l’expérimentation se fait pour l’instant sur quelques maladies courantes.
Cette nouvelle activité constitue, pour les pharmaciens, une avancée majeure dans la reconnaissance du rôle et de la fonction de la pharmacie. La disponibilité et la facilité d’accès à une officine permettent en effet à toute la population d’aller dans une pharmacie.
Bien évidemment, les maladies choisies pour cette expérience sont simples et ne nécessitent pas d’auscultation approfondie. Il s’agit par exemple des infections urinaires chez la femme ou encore les rhinites allergiques.
Enfin, point important obligatoire dans cette expérimentation : votre médecin traitant doit être averti par le pharmacien de la délivrance des médicaments.
Pour l’instant, cette initiative est limitée à certaines pharmacies tests. Ces dernières doivent déjà participer à un mode d’exercice dit coordonné avec d’autres professionnels de santé.
Il reste maintenant à attendre quelques mois pour savoir si cette phase d’expérimentation sera, ou non, généralisée à l’ensemble du territoire.