Le gattilier, la plante des femmes

Petit arbrisseau oublié, le gattilier revient sur le devant de la scène dans les compléments alimentaires destinés aux troubles féminins.

gattilier

Le gattilier, de son nom latin Vitex agnus castus, est un arbrisseau d’origine méditerranéenne, poussant principalement sur les littoraux grecs et italiens. Ce sont ses baies noires, au goût de poivre, séchées et broyées qui sont utilisées. Les principes actifs retrouvés sont des substances diterpéniques (comme le rotundifurane), des iridoïdes (l’agnuside), des flavonoïdes (la casticine), des alcaloïdes et des stéroïdes. Les substances diterpéniques agissent sur l’hypophyse en stimulant les récepteurs sensibles à la dopamine, ce qui permettrait de réduire la sécrétion de prolactine par l’hypophyse. Le gattilier est donc anti-œstrogène et anti-androgène, ce qui favorise l’augmentation de la production de progestérone par les ovaires à partir du milieu du cycle. En résultent une régularisation des règles, une amélioration du syndrome prémenstruel et une diminution de la douleur au niveau des seins.

L’EMA reconnait d’ailleurs l’usage traditionnel du gattilier pour soulager les troubles mineurs du syndrome prémenstruel.

Le gattilier a également été étudié dans la stérilité féminine, due à une insuffisance en progestérone. Son usage dans cette indication n’est pour l’instant pas officiel.

En pratique

Il est recommandé d’utiliser des extraits standardisés afin de garantir l’équivalent de 28 à 52 mg de baies séchées de gattilier. En raison de ses effets hormonaux, la plante est contre-indiquée chez les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancers hormono-dépendants, en cas de troubles de l’hypophyse et chez les femmes sous protocole de fertilisation in vitro. Le gattilier ne doit également pas être administré avec des traitements agonistes ou antagonistes dopaminergiques (antidépresseurs, maladie de parkinson).

Enfin, plusieurs cycles, entre 3 et 6, sont nécessaires afin de constater ou non l’efficacité du traitement, de préférence sous surveillance médicale.

Domitille Darnis