La désensibilisation aux pollens

Les beaux jours arrivent et avec eux, les pollens ! Pour éviter de maudire l’éclosion du printemps, une solution : la désensibilisation.

Nez qui coule, yeux larmoyants, démangeaisons palatines, fatigue… tous ces symptômes évoquent la rhinite allergique saisonnière. La cause ? La circulation dans l’air des pollens grâce aux températures douces et des vents favorables, sans oublier la pollution atmosphérique exacerbant certains symptômes, notamment au niveau respiratoire.

Les traitements anti-allergiques, comme les antihistaminiques (par voie orale ou nasale), les corticoïdes par voie locale ou les collyres, doivent être pris dès l’émission des premiers pollens en limitant leur exposition. Si le traitement symptomatique s’avère insuffisant, un protocole de désensibilisation peut être proposé par un allergologue.

Il s’agit d’administrer, pendant une période de trois ans minimum, des extraits d’allergènes à doses progressives afin de rendre le patient tolérant à l’allergène. Les résultats de la désensibilisation aux pollens sont plutôt bons avec une atténuation nette des symptômes pour environ 80% des patients après quelques mois de traitement. La désensibilisation se fait sous plusieurs formes possibles : injections sous-cutanées, gouttes orales ou comprimés. Les injections sous-cutanées sont réalisées au moins une fois par semaine pendant 6 mois avec une augmentation progressive de la dose jusqu’à un pallier. Cette dose sera ensuite administrée tous les mois pendant 3 à 5 ans. Quant aux formes orales, elles doivent être prises tous les jours pendant 6 mois et renouvelées pendant 3 à 5 ans également. Les premières administrations se font toujours sous surveillance médicale. Ces traitements sont généralement bien tolérés.

En cas de manifestations allergiques, il est conseillé de prendre des antihistaminiques.

Le traitement sera interrompu en cas d’effets secondaires graves (crise d’asthme, choc anaphylactique). Attention enfin, la désensibilisation ne peut pas être proposée aux personnes ayant un déficit immunitaire, aux femmes enceintes, aux personnes ayant un asthme sévère et mal contrôlé, aux patients suivant un traitement avec un bêta-bloquant et chez les enfants de moins de cinq ans.

Domitille Darnis