Nutrition du sevrage tabagique

En ce mois sans tabac, voici quelques conseils diététiques et nutritionnels pour accompagner le patient en sevrage.

C’est bien connu, l’arrêt du tabac ne se fait pas du jour au lendemain. Entre les substituts nicotiniques et les traitements médicamenteux, l’aide au sevrage ne manque pas mais doit répondre aux objectifs d’efficacité, de confort et de gestion du poids. En effet, le tabac altérant le gout, le fumeur a une attirance vers les aliments gras, épicés, salés et sucrés.

L’accompagnement patient avec des mesures diététiques s’avère donc indispensable.

Un carnet de bord et deux pesées par semaine peut être proposé afin d’évaluer l’alimentation et suivre le poids. Le fumeur ayant un déficit en micronutriments, en vitamine C et en anti-oxydants comme le bêta-carotène, il convient de favoriser l’apport à tous les repas de fruits et de légumes. L’apport de vitamine C anti-oxydante doit être de 200 mg par jour, via l’alimentation et/ou un complément alimentaire. La consommation de graisses saturées d’origine animale doit être diminuée au profit des aliments sources d’acides gras oméga-3 à effet anti-inflammatoire (huile de colza, petits poissons gras, aliments issus de la filière Bleu Blanc Cœur). Une mesure phare est d’optimiser l’apport en magnésium, par certaines eaux et aliments tels que les céréales complètes, les légumes et les fruits secs. Une complémentation de l’ordre de 300 à 400 mg par jour peut également être conseillée, notamment pour réduire l’anxiété liée au sevrage. En outre, chez les patients souffrant de troubles anxieux et/ou digestifs, des probiotiques et des prébiotiques pourront être proposés. Du côté des plantes, la valériane anxiolytique, le safran et le griffonia aux propriétés sérotoninergiques pourront être conseillées en l’absence d’interaction médicamenteuse et de contre-indication.

Autre règle pour des patients souffrant de fatigue et d’irritabilité : privilégier les protéines en première partie de journée au petit-déjeuner et au déjeuner tandis que les glucides auront une place plus importante au diner. Une collation à base de chocolat noir et de fruits secs diminuera également tout risque de compulsion. Enfin, lorsque l’envie de fumer devient intense, la cigarette sera troquée contre un verre d’eau accompagné de grandes respirations.

Domitille Darnis